Lorsqu’on possède une piscine, il est naturel de se demander si l’eau peut être réutilisée pour arroser le jardin. Cette pratique semble en effet écologique et économique. Cependant, plusieurs facteurs doivent être pris en compte avant de décider d’utiliser l’eau de sa piscine pour ses plantes.
Les avantages de l’utilisation de l’eau de la piscine pour l’arrosage du jardin
Tout d’abord, réutiliser l’eau de sa piscine pour arroser son jardin permet de préserver les ressources en eau. En effet, cela évite de puiser dans les réserves d’eau potable pour un usage non essentiel, ce qui est particulièrement intéressant en période de sécheresse ou lorsque l’eau est rationnée.
De plus, utiliser l’eau de la piscine pour l’arrosage du jardin peut représenter des économies sur la consommation d’eau. Pour rappel, l’eau de ville coûte en moyenne 3,5 € le mètre cube en France, soit 3,5 centimes d’euros par litre. Lorsque l’on sait qu’une piscine contient en général entre 20 et 80 mètres cubes d’eau, cela représente une économie non négligeable.
Les risques liés à l’utilisation de l’eau de la piscine pour l’arrosage
La présence de chlore
L’un des principaux risques liés à l’utilisation de l’eau de la piscine pour arroser le jardin est la présence de chlore. En effet, cette substance est généralement utilisée pour désinfecter l’eau de la piscine et éviter la prolifération des bactéries et des algues. Or, le chlore peut avoir un effet néfaste sur les plantes. À faible concentration, il peut provoquer un ralentissement de la croissance et une diminution de la production de chlorophylle. À forte concentration, il peut même entraîner la mort des plantes.
Le pH inadapté
Un autre problème potentiel lorsqu’on utilise de l’eau de piscine pour arroser son jardin est que le pH de cette eau n’est pas forcément adapté aux besoins des plantes. En effet, l’eau de la piscine a souvent un pH légèrement basique (entre 7 et 8), alors que la plupart des plantes préfèrent un sol légèrement acide (un pH situé entre 6 et 7). Un arrosage régulier avec de l’eau de piscine peut donc modifier le pH du sol et nuire à la croissance des plantes.
La présence éventuelle d’autres produits chimiques
Outre le chlore, d’autres produits chimiques utilisés pour le traitement de l’eau de la piscine peuvent être nocifs pour les plantes. Par exemple, certains anti-algues contiennent des métaux tels que le cuivre ou l’argent, qui peuvent s’accumuler dans le sol et avoir des effets toxiques sur les plantes et les micro-organismes du sol.
Quelles précautions prendre pour arroser son jardin avec de l’eau de piscine ?
Limiter l’utilisation de cette eau aux plantes moins sensibles
Toutes les plantes ne réagissent pas de la même manière à l’arrosage avec de l’eau de piscine. Certaines, comme les graminées, sont plus tolérantes que d’autres aux variations de pH et à la présence de chlore. Il est donc conseillé de réserver cette eau aux plantes moins sensibles et d’éviter de l’utiliser sur des plantes qui ont besoin d’un sol acide, comme les rhododendrons, les camélias ou les azalées.
Ne pas utiliser d’eau clairement chlorée
Il faut également être attentif à la concentration en chlore de l’eau de la piscine avant de l’utiliser pour l’arrosage. Le mieux est de ne pas utiliser d’eau dont la concentration en chlore est supérieure à 0,5 ppm (partie par million). On peut mesurer cette concentration grâce à des bandelettes test vendues dans les magasins spécialisés.
Ventiler l’eau pour éliminer une partie du chlore
Pour diminuer la teneur en chlore de l’eau de la piscine, il est possible de la faire passer par un système de ventilation avant de l’utiliser pour l’arrosage. Le chlore étant un gaz volatile, une partie s’évaporera au contact de l’air, réduisant ainsi les risques pour les plantes. Il existe plusieurs dispositifs permettant de ventiler l’eau, notamment des fontaines, des cascades ou des systèmes d’aération.
Surveiller régulièrement le pH du sol
Enfin, il est important de surveiller régulièrement le pH du sol si l’on utilise de l’eau de piscine pour arroser son jardin. Cela permettra de détecter tout changement et d’agir en conséquence, par exemple en ajoutant un correcteur de pH pour rétablir l’équilibre du sol.
